Rwanda (Lecture): 800 000 Tutsis et Hutus ont été massacrés.

Alors que le Rwanda apparaît sur la scène mondiale comme un modèle sur le féminisme ou l’écologie en Afrique, l’ouvrage présent rouvre les plaies du génocide rwandais de 1994. Il intègre les documents et rapports de la diplomatie ou de l’armée française. Et compare ouvrages et témoignages sur la question.
Il montre avec forces preuves comment le commandement militaire français a formé des miliciens dés 1992 dans cette ancienne colonie belge. La gendarmerie n’est pas en reste. A Paris, le général Varret suppose que la collaboration franco-rwandaise est motivée par le fichage des Tutsis, l’ethnie qui subira le génocide à coups de machettes. Les livres de Jean Hatzfeld sont éloquents et frappants.

L’ambassade de France à Kigali accueille les pires extrémistes hutus dés le 7 avril 1994  dés le lendemain de l’assassinat du président Habyramane. Le cynisme est à l’œuvre.  L’opération Turquoise devient un alibi : La France cherche à présenter une opération symbolique sous les projecteurs des médias. L’ historien Gérard Prunier écrit : «  Nous trouverons dans le camp de Nyarushishi, prés de Cyangugu, tous les Tutsis survivants dont nous avons besoin pour la télé » Embarqué dans une opération de restauration de la France, ce n’est pas commode.

Le gouvernement d’alors s’emploiera à dénaturer le génocide des Tutsis renommé « massacre interethnique » alors que tout accable les extrémistes hutus qui ont commandité la chasse aux Hutus modérés et à tous les Tutsis.

Mieux, le FPR de Paul Kagamé (Tutsi) serait le responsable de la tragédie. Au premier rang des accusateurs Hubert Védrine, secrétaire général de l’ Elysée. Nombre de responsables diplomatiques s’emploieront à développer la thèse fallacieuse du double génocide ou des « terribles génocides » Aujourd’hui, la France est encore la terre d’accueil des génocidaires. Le Rwanda lui se répare doucement.

L’Etat français et le génocide des Tustis au Rwanda. Raphael Doridant. François Graner. Agone Survie. 2020. 19 euros.

Christophe Goby. (Sud Plage)