Panchot, Sébastien Navarro, Alter Ego Editions, Céret, 257 pages, 2019, 19 euros.
Dénouer soixante ans après les fils enchevêtrés d’une tragédie de la seconde guerre mondiale est une épreuve. L’auteur, journaliste à ses heures, s’est employé à rencontrer les témoins de l’attaque par l’armée allemande et la milice du village de Valmanya en 1944. Après une descente du maquis sur Prades, le village des Pyrénées-Orientales est brulé, quatre personnes tués et Julien Panchot, capitaine FTP capturé par les nazis. Sur le papier, tout est simple et manichéen. Mais lorsqu’on cherche le récit de ces jours de juillet 1944, les affrontements se font jour et les vieilles haines ressortent. Le maquis Henri Barbusse fut-il responsable de l’attaque de Valmanya ? Les résistants ont eu à subir les reproches des représailles allemandes.
« L’histoire transmise par le petit bout de la lorgnette. Fagot d’éternelles querelles de voisinage. » Des personnages tels René Horte, l’anarchiste ou le Général Abdon Casso apparaissent dans le récit caillouteux dans lequel l’auteur ne nous épargne pas ses doutes et son avis sur ses rencontres. Un travail au cœur du Roussillon résistant et dans la question de la transmission historique.
CG.