Éducation prioritaire Lycée ZEP : La grève ne cesse de s’étendre
Les lycées ZEP ont posé début décembre un ultimatum à la ministre pour obtenir une carte nationale des lycées dans l’Éducation prioritaire • La ministre n’a pas dénié y répondre et comme promis de nombreux établissements dans toute la France se mobilisent largement depuis le 3 janvier • La journée du 5 janvier a été une nouvelle fois un véritable succès notamment dans l’académie d’Aix-Marseille • La liste des établissements qui rejoignent le mouvement ne cesse de s’accroître! Partout, à l’image de la région parisienne, les reconductions s’enchaînent • C’est avec détermination que les collèguEs des lycées généraux et pros comptent faire entendre leurs revendications en amplifiant la mobilisation • L’Assemblée Générale des grévistEs, réunie dans la foulée, appelle à la poursuite du mouvement et à voté la participation à la grève nationale du mardi 10 janvier • A SUD éducation 13 nous pensons que le combat des lycées est aussi celui de toute l’éducation prioritaire • C’est pourquoi nous appelons tous les collèguEs des écoles et des collèges à rejoindre la mobilisation •
Une mobilisation massive dans les lycées
Depuis la rentrée, les journées de mobilisation dans les lycées se sont multipliées. Les journées de grève du 17 novembre, 29 novembre, du 3 et du 5 janvier ont connu des taux de grévistEs massifs avec plusieurs lycées totalement fermés dans notre académie, comme au niveau national. Le mouvement qui est soutenu par une intersyndicale large ne cesse de se développer puisque c’est à ce jour 87 lycées dans 14 académies qui ont signé l’appel du collectif « Touche pas à ma ZEP ».
Des reculs ministériels, mais aucune garantie
La mobilisation est si forte que le ministère a été contraint de reculer sur certains points. C’est notamment le cas avec la prolongation de deux ans du moratoire pour les personnelEs concernant l’obtention des primes et les bonifications pour les mutations, ainsi que le « maintien de tous les moyens supplémentaires dont bénéficient les lycées de l’éducation prioritaire » et l’obtention de 450 postes « pour les lycées les plus défavorisés ». Si ces avancées sont notables et à mettre sur le compte de la mobilisation des collèguEs, il ne s’agit en rien de garanties.
La création de nouveaux postes a été possible par le maintien d’un contingent permettant de faire face à une augmentation démographique, légèrement en deçà des prévisions. De plus, cette annonce ne concerne que la seule rentrée 2017. Les années suivantes reposent donc sur des incertitudes majeures d’autant que la référence subjective aux « lycées les plus défavorisés » ne renvoie à aucune catégorie juridique de l’éducation nationale.
En effet si la ministre promet le maintien de moyens, aucun décret, aucun texte de loi n’existe actuellement (pas même pour les écoles et les collèges classés REP ou REP+) pour déterminer des moyens contraints et pérennes pour les établissements dits prioritaires.
C’est la raison pour laquelle nos collèguEs veulent poursuivre leur combat pour obtenir la création d’un label REP opposable, protégeant les établissements d’une éventuelle sortie de ce dispositif. Ielles le font pour elleux mais aussi pour tous les personnelEs travaillant dans le reste de l’éducation prioritaire.
Un chantage aux moyens
Le ministère refuse toujours de céder sur ce point car le gouvernement opère un véritable chantage électorale. La ministre a, elle-même reconnu que cette revendication était légitime, mais qu’il faudrait attendre la prochaine mandature pour voir les lycées intégrés définitivement à l’éducation prioritaire. Cette prise en otage des moyens est inacceptable d’autant que les perspectives pour 2017 n’engagent en rien à l’optimisme. C’est donc dès à présent qu’il faut sécuriser ces établissements en leur accordant le statut qu’ils demandent.
C’est toute l’éducation prioritaire qui doit soutenir les lycées ZEP.
Pour SUD éducation 13, ce combat n’est pas seulement celui des personnelEs des lycées. Il concerne chacun des collèguEs travaillant dans l’éducation prioritaire, que nous soyons en école ou en collège. En effet, comment justifier que nos élèvEs ayant fait la totalité de leur scolarité dans des établissements de type REP se voient soudainement privéEs des quelques moyens qui leur étaient attribués. Leurs difficultés scolaires et sociales auraient-elles subitement disparu lors de leur passage en lycée ? Pour chacun d’entre nous se pose donc la question de notre action dans un tel combat. Peut-on laisser nos camaradEs mener cette lutte seulEs ? Laisserons-nous les conditions d’étude et de travail exploser dans ces établissements, alors même que nous nous battons tous les jours pour amener chacunE de nos élèvEs le plus haut possible ?
Ne rien faire, ce serait finalement entériner une sélection sociale toujours plus forte pour les élèvEs de nos quartiers alors même que le rapport CNESCO pointe du doigt notre système scolaire comme l’un des plus inégalitaires d’Europe. Les façons d’agir sont multiples : elles peuvent aller de la simple motion en CA ou en conseil d’école à la participation active aux journées de grèves.
Allons grossir les rangs de nos collèguEs car leur combat est le nôtre! Ne laissons pas passer l’occasion de faire preuve d’une solidarité inter-catégorielle et inter-degré de plus en plus rare ! Le 3 janvier les lycées ZEP n’ont pas fait leur rentrée… et nous qu’allons nous faire ?
Une caisse de grève a été constituée, vous pouvez d’ores et déjà vider votre compte en banque en soutien aux grèvistes.