Journal de l’Union syndicale Solidaires
Un printemps à l’offensive !
La période qui vient de s’écouler a été riche en mobilisations : le 6 mars à Pôle Emploi, où les agent-es étaient en grève et mobilisé-es contre les conditions d’accueil déplorables des usagers et usagères et la restriction des moyens qui leur sont alloués (un petit air du lm de Ken Loach, Moi, Daniel Blake…). Le 7 mars, c’est dans le secteur de la santé et des collectivités territoriales que soufflait le vent de la révolte, pour les mêmes raisons en partie : coupes budgétaires, gestion managériale du secteur, aux détriments des agent-es et des patient-es. Cette journée s’est illustrée par une manifestation pleine d’énergie, à Paris.
Puis le 8 mars, la journée internationale de luttes pour les droits des femmes a été exceptionnelle, tant par sa préparation que par sa forme : fait inédit, la CGT, la FSU et Solidaires appelaient, avec de nombreuses associations féministes, à une journée de mobilisation et de grève. Un beau cortège à Paris, et des manifestations d’une ampleur inédite, partout dans le monde ! C’est une démonstration de la nécessite absolue de nous mobiliser de façon déterminée, par-delà les pays, pour imposer enfin l’égalité des droits et dénoncer les atteintes aux libertés des femmes, comme les attaques contre le droit à l’IVG en Pologne, en Irlande, en Italie, en Espagne, sa remise en cause aux États-Unis ou même en France…
Ces mobilisations en appellent d’autres, d’autant que la campagne présidentielle, sous ses aspects loufoques et rocambolesques (mais au moins, pour François Fillon, le masque est publiquement tombé), ne doit pas nous faire oublier que ce qui se profile est plus qu’inquiétant : promesses de réformes antisociales, montée du racisme, exacerbation de la haine de l’autre, société violente et ultra- sécuritaire, avec l’état d’urgence qui d’état d’exception est en train de devenir la norme. Les violences dont certains représentants des forces de l’ordre ont pu se rendre coupables, le viol de Théo par un agent, illustrent cette mentalité qui s’installe de façon insidieuse dans notre société : l’idée que certaines catégories de la population « peuvent » être maltraitées, violentées, « impunément » : les pauvres et les immigrés, les habitant-es des quartiers… Le 19 mars nous étions dans la rue, au côté des familles dont des membres ont été victimes de violences policières, de nombreuses associations, contre le racisme, contre une société de la haine. Le succès de cette marche montre qu’il y a une résistance, qu’il existe des liens solidaires sur lesquels nous appuyer pour les luttes actuelles et à venir.
Les combats seront, quoiqu’il advienne, nombreux à mener. Et pour rendre hommage à tous ceux et toutes celles qui perdent leur vie à la gagner, à tous ceux et celles qui se battent au quotidien pour les collègues et qui en paient le prix comme notre camarade Edouard de Paris Saint Lazare, nous nous devons d’occuper notre terrain. Celui de la justice sociale, celui qui n’hésite pas entre « nos droits » et « leurs privilèges ». Cette campagne unitaire du mouvement social, pour que nos revendications soient mises à l’ordre du jour dans la période électorale, est désormais à généraliser. Pour se faire entendre !