#COVID19 – La Culture écrit aux élu-es des Bouches-du-Rhône

Après la Santé et le Social, la poste et l’éducation, c’est au tour du secteur culturel de prendre la plume pour écrire aux élu-es du département. Au cœur des préoccupations : les intermittent-es du spectacle et droit au chômage.


Lettre de Sud Culture Solidaire 13

Mesdames et messieurs les député-e-s des Bouches-du-Rhône, mesdames et messieurs les sénateurs et sénatrices des Bouches-du-Rhône,

Le secteur culturel est particulièrement impacté par la crise du covid 19. Il a été un des  premiers  champs  professionnels à  devoir  cesser  toute  activité  et  sera certainement  dans  les  derniers  à  pouvoir  reprendre. Les  programmations  sont suspendues,  les  temps  de  création  ne  peuvent  avoir  lieu,  le  montage  de  nouvelles productions est impossible, de nombreux festivals sont d’ores et déjà annulés, de même que les interventions en milieu scolaire et les manifestations associatives, les tournages sont également à l’arrêt. Ces annulations et arrêts auront des répercussions pendant plusieurs saisons.

Ce secteur a la particularité d’un recours massif aux contrats précaires, dont ceux des salarié-e-s intermittent-e-s du spectacle, qui sont privé-e-s, de fait, de toute activité professionnelle  et  de  rémunérations  salarié-e-s  pendant  cette  crise. Il est actuellement prévu de prolonger la durée d’indemnisation jusqu’au 31 mai pour les personnes épuisant leurs droits à partir du 1er mars. Rien de plus.

Il est évident que la possibilité de retravailler n’existera pas au 1er juin ! Quand bien même la période de recherche de droit est allongée, ce sera une période sans contrat pour  la  quasi  totalité  des  intermittent-e-s  et  cela  indépendamment  de  leur  désir  de travailler.

Des mesures s’imposent donc pour la survie des intermittent-e-s du spectacle dans le cadre des annexes 8 et 10 de l’assurance chômage :

  • Toutes les dates anniversaires depuis le 1er mars 2020 doivent être reportées de la DURÉE D’INCAPACITÉ DE TRAVAILLER, c’est à dire d’une durée équivalente à la période allant du 1er mars jusqu’à la réouverture de toutes les  salles  de  spectacle,  plateaux  de  tournages,  studio….et  la  levée  des restrictions de jauges, avec maintien des allocations.
  • A  ces  nouvelles  dates  anniversaire,  les  droits  doivent  être  renouvelés automatiquement,  pour  toutes  et  tous,  pour  une  période  d’un  an  sauf demande de l’ayant droit.
  • La nouvelle période d’affiliation doit être prise en compte au lendemain de la date anniversaire et non plus au lendemain du dernier contrat ayant servi à l’ouverture  de  droit  (date  anniversaire  glissante).  Cette  date  anniversaire glissante pénalise notamment très lourdement les congés maternité et les arrêts pour accident de travail. Par conséquent,nous revendiquons le maintien d’une date anniversaire FIXE comme cela existait avant 2003.
  • Pour les nouveaux et nouvelles entrant-e-s dans les annexes 8 et 10 qui auraient  pu  ouvrir  des  droits  sans  ces  circonstances  exceptionnelles, majoration  de  la  période  de  référence  de  la  DURÉE  D’INCAPACITÉ  DE TRAVAILLER  (du  1er  mars  à  la  réouverture  des  salles,  plateaux  de tournages, studio… et la levée des restrictions de jauges ) et abaissement du seuil de 507h.

De  plus,  Les  réductions  des  droits  portées  notamment  par  les  « réformes »  de l’assurance chômage vont mettre dans des difficultés insurmontables nombre de privé-e-s  d’emploi.  Le  drame  sanitaire  que  nous  vivons  ne  doit  pas  être  suivi d’un drame social. Nous demandons :

  • l’Abrogation définitive de la dernière « réforme » de l’assurance chômage tant sur son volet entré en vigueur le 1er novembre 2019 que sur le second dont l’entrée en vigueur a été reportée au 1er septembre 2020.
  • l’Abrogation du décret du 28 décembre 2018 qui augmente les contrôles et sanctions envers les privé-e-s d’emplois et détruit le service public de l’emploi.

Quelles  que soient les aides  données  aux entreprises  et aux  institutions, il apparaît toujours que les plus fragiles en seront exclu-e-s. C’est pourquoi il devient urgent que toutes  les  formes  de  chômage,  d’intermittence  de  l’emploi  et  de  précarité  soient rémunérées, inconditionnellement et suffisamment pour vivre dignement.

Boites à outils, matériel pour voisin-es et collègues, actus
sont sur la page spéciale coronavirus