À OpenEdition, toutes et tous en grève et en manifestation !

Le personnel de OpenEdition est en lutte. Les syndicats SUD et CGT nous présentent les actions menés et notamment le blocage du site internet.


Depuis le 5 décembre, un comité de mobilisation s’est constitué pour lutter contre la réforme des retraites. Un blocage des sites Internet hébergés par OpenEdition (structure publique de l’enseignement supérieur et de la recherche, hébergeant et diffusant des publications numériques en sciences humaines et sociales via les plateformes Calenda, Hypothèses, OpenEdition Journals et OpenEdition Books) a été mis en place pendant la journée de grève et de mobilisation interprofessionnelles du 17 décembre 2019, avec redirection vers un texte traduit en 6 langues demandant le retrait de la réforme des retraites.

À la suite de ce blocage, une nouvelle action a été mise en œuvre et est toujours en cours : un message est affiché sur la plateforme Calenda, indiquant l’engagement des personnels en lutte d’OpenEdition dans ce mouvement social. Des messages sont également affichés sur les blogs, ainsi que les sites de revues et de livres hébergés par OpenEdition, à la demande des utilisateurs de ces différents espaces éditoriaux suite à l’appel lancé par des personnels en lutte d’OpenEdition.

Si nous tenons à constituer une “nouvelle place de grève” dans le monde numérique, nous sommes loin de penser qu’elle se suffirait à elle-même. Il ne s’agit que d’un prolongement naturel et d’un complément aux luttes interprofessionnelles qui existent déjà.

En effet, ce qui est commun aux dernières réformes et à celles envisagées actuellement par le gouvernement est une rupture du régime de solidarité issu du Conseil national de la Résistance, induisant une aggravation de la précarité.

La réforme de l’UNEDIC de novembre 2019 fragilise les personnes dont l’activité salariée est discontinue, en proposant une indemnisation ne permettant plus de subvenir à leurs besoins de base.
La réforme de la fonction publique a officialisé, par décret, l’intégration de la rupture conventionnelle comme modalité de départ des fonctionnaires à compter du 1er janvier 2020.

La Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) poursuivra le travail de sape des solidarités collectives en dégradant les statuts et les conditions de travail – déjà bien trop précaires pour beaucoup. Elle prévoit le recours à des “CDI de mission scientifique” s’apparentant à des CDI de chantier de type tenure track (qui signifie « titularisation conditionnelle ») ; le renforcement de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR, agence de moyens non collégiale et non représentative des travailleurs et travailleuses de de la recherche) et la généralisation des financements sur appels à projets contre les subventions pérennes déjà bien rabotés ; le rétablissement de la notation dans les évaluations du Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur ; la possibilité de recruter des Directeurs.trices d’Unités contractuel.le.s, etc.
Enfin, la réforme des retraites vient d’être vertement critiquée par le Conseil d’Etat qui parle de “projections financières lacunaires” et d’inconstitutionnalité du projet. En cause, la volonté du gouvernement de passer en force, par le biais de 29 ordonnances, faisant ainsi “perdre la visibilité d’ensemble” en proposant une réforme à trous. .

C’est pourquoi nous, syndiqué.e.s ou non, impliqué.e.s dans la mobilisation des personnels en lutte d’OpenEdition, continuons à revendiquer le retrait de la réforme des retraites et poursuivons la mobilisation contre le projet de LPPR ! À OpenEdition, continuons à nous mettre en grève et allons en manifestation, le 13 février et après !

Le Comité de mobilisation d’OpenEdition soutenu par les syndiqué.e.s CGT et SUD.

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