Le morceau était de choix : un bâtiment municipal de plusieurs centaines de m² sur La Canebière! Fer de lance de la municipalité “Capitale de la culture”, cet “espace de la culture” était vide depuis quelques années. Des habitants et habitantes de Marseille l’ont investi samedi dernier pour convertir les bureaux vides en logements habités. Un vrai “4 étoiles” pour nos luttes, au milieu de la ville. Nom de code : “hôtel de(s) lutte(s)”.
Un appel à projet de la mairie de Paris datant de 2017 a même permis de se rencarder davantage sur le bâtiment. De son vrai nom “la maison du figaro” (sic) la mairie voulait “conforter la dynamique de revalorisation du centre-ville” (sic). Elle était “consciente du potentiel de cet immeuble et de son emplacement exceptionnel”. La Soleam est même citée : “le quartier Noailles a fait récemment l’objet d’une étude urbaine multithématique”. De là à dire que l’occupation aurait pu augmenter “l’animation et le rayonnement de la ville de Marseille” et même “générer une attractivité et être créateur d’un flux significatif de personnes” ou encore “apporter au centre ville une réelle plus-value tant au niveau économique, que culturel ou social”. Bref, que cette occupation aurait pu postuler à l’appel à projet, il n’y a qu’un pas.
Mais cette occupation est finie. La police est intervenue pour mettre tout le monde dehors à la tombée de la nuit et au début du mois de décembre. Les soutiens de notre Union Syndicale Solidaires, du Droit Au Logement, et de la fondation abbé Pierre n’auront rien changé. Il y avait urgence, la mairie s’étant soudainement rendue compte que les habitants et habitantes prenaient de gros risques en vivant là. Un agent de police très obéissant l’a même rappelé aux militants et militantes en intervenant dans les lieux. Les habitants et habitantes de Noailles en particulier et de Marseille en général apprécieront de savoir que la mairie sait se donner les moyen d’intervenir en urgence en cas de soit-disant péril.
Pour l’Union Syndicale Solidaires 13 cette expulsion est scandaleuse. La mairie est prête à tous les mensonges pour justifier cette expulsion et éviter d’avoir un “hôtel des luttes” littéralement sous leur nez.
La réquisition de bâtiment vide est une forme d’action que nous soutenons, que cela soit le fait de la municipalité ou par des habitants et habitantes. Syndicats et associations de lutte, organisons-nous pour l’imposer !
“Jean-Claude Gaudin,
On va habiter chez toi !” (sur un air bien connu des supporters de l’OM)
Lien vers les photos: https://docs.google.com/document/d/17xRWNRqE8xwJYcOCbrMPygxCKaLOxtKcPnoLtutQqaE/edit