Les cadres se foutent de nous.

Le syndicat des cadres de l’ INSEE, ignorant ou méprisant la catégorie la plus mal payée et la plus ignorée de l’Institut des Statistiques publiques a osé publier dans une déclaration liminaire ceci:

Sur l’ordre du jour, la CFE-CGC de l’Insee se réjouit que les enquêteurs voient leur masse salariale augmentée de 300 000 euros. Cette rallonge budgétaire s’inscrit dans la lignée des nombreuses revalorisations mises en place depuis l’entrée en vigueur des nouvelles conditions d’emploi des enquêteurs. Une progression de la rémunération de 12 % en cinq ans, c’est une grande chance, nous aimerions connaître les évolutions de rémunération des autres agents de l’Institut à titre de comparaison. Les enquêteurs sont doublement chanceux puisque pour les autres agents, l’année 2018 est marquée par une stagnation salariale et le report d’un an du protocole PPCR, ce qui a, entre autres, conduit les fédérations syndicales dont nous faisons partie et dans leur quasi-totalité à appeler à une journée d’action le 22 mars…. »

Une bronca s’est élevée de ces petites mains de l’ Institut dont beaucoup ignorent l’existence. Pourquoi?

Les 300 000 euros seront divisés par 900 soit en gros 300 euros pour l’année, soit 27 euros par mois par enquêtrice. Comparez avec le montant des primes des cadres A ou des primes du privé, et vous verrez. Nombre de salariés du privé touchent un treizième mois, ce qui n’est pas la cas dans notre ministère. Et je ne parle pas d’un quatorziéme mois. Et je ne parle pas du salaire mirobolant des grands patrons parce que là ce serait indécent comme dirait Dominique Seux de France Inter et du journal économique les Echos.

La plupart des enquêtrices ont en réalité perdu de la rémunération en cinq ans. Certes elles sont mensualisés ce qui est un progrès mais elles ont perdu de l’argent car elles ont du abandonner leur deuxième travail car l’ INSEE est devenu plus exigeant face à ces travailleuses. Mais comment peut-on parle de chance quand on est élu syndical et cadre?

Parce que les 900 enquêtrices de l’ INSEE, soit, soit en CDI, soir en CDD, soit en contrats encore plus courts, utilisent leur propre véhicule, leur propre logement comme lieu de travail.
Leurs salaires sont à peine au dessus du SMIC pour des horaires allant du lundi au samedi et de 7H du matin à 22 heures en fonction de la demande. Nombre d’entre elles sont en contrats partiels et donc ne perçoivent pas plus de 600 euros, ce qui fait que ces agents de l’ Etat, « privilégiés » comme dirait ce bouffon de Dominique Seux de France Inter vivent souvent avec la Prime d’Activité.

Depuis deux mois les enquêtrices de l’ INSEE retiennent les enquêtes et nuisent ainsi à leur qualité statistique. L ‘Etat ne s’en inquiète guère, le mouvement étant suivi pour la moitié des enquêtrices. Pourtant c’est avec ces chiffres que les grosses têtes de l’ OCDE, l OIT et tous ces fonctionnaires grassement payés pour le coup, nous expliquent que le pouvoir d’achat en France augmente ou que la Croissance va repartir. Tenez le vous pour dit: les prochains chiffres seront biaisés en France.