Le week-end approche. Plutôt que des conseils pour le ski ou la godille…
On vous conseille un bon gros livre sur l’histoire de la CGT anarcho- syndicaliste au début du siècle.
Trop jeunes pour mourir, ouvriers et révolutionnaires face à la guerre (1909-1914) Guillaume Davranche, Co-Editions L’Insomniaque et Libertalia, Paris, 2014, 543 pages, 20 euros.
C’était au temps des Dreyfusards , de la France juive de Drumont, et de Francis Delaisi qui publiait le prophétique « La Guerre qui vient » ; la CGT semblait aux mains des anarchistes. L’histoire du syndicalisme révolutionnaire et des anarchistes du début du siècle nous est racontée avec force détails détonants. A la Grange aux Belles, où on peut lire sur un écriteau : « Ici il y a des pièges à mouchard. », le QG de la CGT faisait frémir par ses appels à la grève générale et au sabotage, une forme de lutte couramment employé dans des secteurs qui sont aujourd’hui les moins syndiqués. Imaginez les syndicat des coiffeurs avec un ciseaux entre les dents alors que celui des cheminots étaient plutôt réformistes. Imaginez un journal, La Guerre Sociale, avec ses rédacteurs en prison une année sur deux, des syndicalistes comme Yvetot devant les tribunaux à cause de leurs appels anti guerre, de leurs antimilitarisme constant et plus encore rêvez de centaines de meetings dans toute la France pour protester contre la mort du pédagogue Ferrer, assassiné en Espagne. Fermez les yeux, cette histoire n’est jamais racontée. Davranche qui voulait raconter l’histoire de la Fédération Communiste Anarchiste, s’est laissé déborder en consultant des montagnes d’archives mais cela valait la peine.
(Note parue dans le Monde Diplomatique)