Le 25 novembre 2024 : ensemble contre les violences sexistes et sexuelles !
Aujourd’hui encore, les femmes et les minorités de genre subissent des violences sexistes et sexuelles : au travail, dans les établissements scolaires, dans la rue ou dans les foyers, dans les services de santé. Nous sommes invisibiliséEs, harceléEs, insultéEs, exploitéEs, discriminéEs, violéEs, tuéEs !
Puisqu’il faut le rappeler, Le 25 novembre 2024, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, on se mobilise et massivement :
Pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles, on reprend la rue, ensemble, pour affirmer haut et fort que notre société ne doit plus tolérer l’impunité des agresseurs ni l’inaction des autorités.
Pour soutenir les femmes issues de minorités : être une femme – et plus encore une femme racisée, trans, en situation de handicap, musulmane ou queer c’est vivre en étant partout exposée aux violences. Les violences se croisent, les discriminations se renforcent, et les dispositifs sont souvent inaccessibles pour ces femmes déjà marginalisées.
Pour rappeler que les enfants sont les premières victimes des violences sexuelles, et qu’iels ne sont pas protégéEs. Ne pas oublier que tous les jours, 450 enfants sont victimes de violences sexuelles, et dans la majorité des cas ne sont ni écouté ni pris en charge.
Nous devons lutter partout car il n’y a pas un endroit dans le monde où les droits des femmes et des minorités ne sont pas menacés, instrumentalisés et contrôlés. Et s’y opposer coûte un peu plus chaque jour. Il n’y a pas un pays qui ne nous rappelle pas à cette violence. Les droits des femmes sont attaqués. Le patriarcat se défend et se déchaîne. Si nous pleurons nos sœurs qui en subissent les conséquences c’est aussi un rappel qu’il ne faut rien lâcher car s’il s’agit de leur privilège, il s’agit de nos vies.
En France, la situation est alarmante, alors que l’égalité entre les femmes et les hommes était déclarée grande cause nationale par Emmanuel Macron, les féminicides ne font qu’augmenter :
En 2021, 122 femmes assassinées tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. En 2022, elles étaient 118, 134 en 2023. En cette fin d’année 2024, 111 féminicides ont déjà été recensés !
Ce sont aussi 250 viols ou tentatives de viol chaque jour, et une justice qui refuse toujours de croire la parole des victimes.
Le procès des violeurs de Mazan montre bien à quel point la culture du viol et le patriarcat reste ancré en France. Combien d’affaires faudra-t-il pour que cette impunité cesse ? Combien d’affaires faudra-t-il pour prendre les victimes au sérieux et dire Stop !
Si les plaintes ont augmenté de 30 % en 2021, la prise en charge des victimes et la lutte contre l’impunité demeurent largement insuffisantes. En réalité, seules 10 % des victimes de VSS portent plainte, car sortir du silence a un coût : émotionnel, social, conjugal et financier. En moyenne, les frais d’un avocat s’élèvent à 4000 euros pour une agression sexuelle, et 6000 pour un viol. Pour beaucoup, c’est un combat hors de portée.
La Fondation des Femmes, estime qu’il faut 2,6 milliards d’euros pour lutter efficacement contre les violences de genre. Le budget actuel en est loin : « la grande cause » de Macron est une imposture. Rappelons aussi que les annonces de restriction budgétaire vont frapper de plein fouet les milieux associatifs qui, faute de subvention, ne pourront subsister alors même qu’ils ont un rôle social de premier plan, notamment dans l’accompagnement des femmes victimes de VSS.
Les récentes réformes des retraites, du chômage et du RSA touchent de plein fouet les femmes et les minorités de genre, qui occupent fréquemment des emplois précaires, sous-payés, et marqués par des carrières discontinues. Parmi les métiers les plus dévalorisés, précarisés et pénibles figurent ceux du soin, où la majorité des travailleureuses sont des femmes majoritairement racisées.
Alors, mobilisons-nous, dénonçons les politiques répressives du gouvernement qui génèrent et accentuent les violences.
Imposons des formations pour tous les personnels amenés à traiter des violences sexistes et sexuelles. Lors des dépôts de plaintes : trop de policiers, juges, et personnels de santé, accentuent les violences subies en les contredisant, en les euphémisant ou en retournant la responsabilité vers les victimes. Cette situation est douloureuse et intolérable.
L’augmentation des loyers et l’inflation exacerbent la précarité des femmes. Les expulsions locatives et le mal-logement frappent surtout les mères seules, les femmes et les minorités de genre. En France, 45 % des mères isolées et trois millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté, tandis qu’au moins 2 000 enfants et leurs familles dorment dans la rue.
Dans les établissements scolaires également, les libertés des femmes est sont attaquées. Nous dénonçons la loi sexiste et raciste sur l’abaya qui traque les adolescentes musulmanes ou supposées musulmanes dans leurs établissements scolaires. Il faut en finir avec le contrôle permanent du corps des femmes et de ce qui devrait ou non le couvrir.
Les politiques publiques françaises brillent par leur inefficacité !
Afin d’agir concrètement contre les violences faites à toutes les femmes, aux enfants et aux minorités de genre, nous exigeons :
1. Un budget de 2,6 milliards d’euros pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles
Pour assurer des formations de qualité aux professionnels, sensibiliser le grand public, et garantir aux associations les moyens de soutenir efficacement les victimes.
2. Une éducation non sexiste et inclusive dès l’enfance et tout au long du parcours scolaire
sensibilisant dès le plus jeune âge au consentement, à l’égalité et au respect pour lutter contre les stéréotypes de genre et prévenir les comportements violents.
3. Des sanctions pour les employeurs qui ne respectent pas leur obligation, pourtant à minima, de prévention des violences sexistes et sexuelles,
Pour les employeurs qui ne mettent pas en place les mesures de prévention prévues par la loi et des moyens humains pour que les entreprises soient contrôlées et que ces infractions soient relevées.
4. L’application de la convention de l’OIT dans le droit du travail français
Avec des mesures concrètes pour soutenir les victimes : suppression des jours de carence, interdiction de licencier les victimes de violences sexistes et sexuelles, et accès facilité à des dispositifs de protection.
5. Un congé parental de trois mois pour chaque parent
Pour soutenir les femmes, notamment en période de post-partum, et permettre une meilleure prise en charge des lutter contre les violences obstétricales.
Soyons dans la rue pour exiger un changement radical. Il est temps de dire STOP aux violences sexistes et sexuelles et de mettre fin à l’impunité. Pour toutes les victimes, pour toutes celles que nous avons perdues, réunissons-nous, mobilisons-nous, dénonçons les violences et exigeons JUSTICE. Notre solidarité est notre force, et nous ne cesserons de lutter tant que les droits et la sécurité de toutes et tous ne seront pas garantis.
Solidaires 13 appelle à se mobiliser et à manifester le 23 novembre dans le département.
Les rendez-vous du 23 novembre :
À Marseille 11h au Vieux-Port
À Salon de Provence 17h devant la mairie